Dans l'ascenseur
Pause politique, respirons, n'oublions pas le reste. Il faut se méfier de la mono-maniaquerie.
Parfois avec ma fille, je prends l'ascenseur. Oui je sais ça paraît incroyable que je prenne autant de risque en ces temps sécuro-paranoïaques. Mais le fait est là. Et ma fille est super curieuse. Pour la commodité du discours nous l'appellerons maya. Et donc maya est très curieuse. Et maya adore les gens. Donc pour peu que nous soyons accompagnés dans cette périlleuse aventure, elle passe les quelques longues secondes à regarder avec intensité notre compagnon de voyage. Et parfois c'est super : échange de sourire, guiliguili, soudain attendrissement de part et d'autres, c'est chouette, un moment d'humanité du quotidien.
Mais parfois non. Maya plante son regard direct vers l'"autre", et l'autre regarde le mur, intensément. J'observe toujours cette scène avec un amusement certain. J'attends et sens une crispation monter. Je me demande toujours si l'"autre" à senti que maya le regardait, et je suis sûre que oui. Surtout dans les ascenseurs exigus, où regarder une paroi relève du défi claustrophobe, j'admire presque cette résistance, à ne pas rendre son regard à mon bout de chou. Et là c'est long, insolite, et ridicule. L'autre qui éventuellement passe du mur à ses pieds, immobile et concentré. Jusqu'à l'ouevrture libératoire de notre cellule translatoire.
Timidité ? Excès de respect ? Indifférence ? Je sais que les mères sont souvent perplexes que leur progéniture ne soulève pas un enthousiasme délirant instantané, alors c'est peut-être ça aussi. Et peut-être que l'autre a eu une sale journée, de celles qui ne servent à rien, sinon à vous rapprocher des vacances.
Timidité ? Excès de respect ? Indifférence ? Je sais que les mères sont souvent perplexes que leur progéniture ne soulève pas un enthousiasme délirant instantané, alors c'est peut-être ça aussi. Et peut-être que l'autre a eu une sale journée, de celles qui ne servent à rien, sinon à vous rapprocher des vacances.